Départ de la visite le vendredi & dimanche à 11h
Réservation : 0590.98.11.83
TARIFS : 8€/adulte – 4€/enfant
Pour visiter un autre jour ou pour les groupes merci de nous contacter. Paiement par chèque ou en espèces. Pas de carte de crédit.
Avec cette visite commentée, nous vous révèlerons les techniques d’élevage des ouassous, du loup caraïbe et des rougets créoles !
Vous mesurerez tous les enjeux posés pour l’avenir du développement aquacole en Guadeloupe et dans la Caraïbe. Qu’il s’agisse de François, Lucas, ou Damien, chacun saura vous faire partager, avec sa sensibilité propre, sa passion pour cette activité, devenue une réalité planétaire.
Un peu d’Histoire…
Au départ : une écloserie de ouassous créée en 1985, gérée par une coopérative qui fait faillite en 1999. François, Ingénieur agronome, Directeur de la coopérative, n’accepte pas l’idée de voir cet outil unique et le savoir-faire associé, se diriger vers une liquidation certaine. Il se mobilise alors avec les salariés de l’entreprise, dont Patrick, biologiste, pour trouver une solution. OCEAN-SAS est créée autour d’un plan de développement qui vise à reprendre la gestion de l’écloserie, et à développer le Parc aquacole autour de nouvelles activités. Ce plan basé sur la diversification des espèces élevées et des activités, centré sur la production aquacole, débouche sur la création du Parc aquacole en 2000. Le Parc aquacole, constituait une réponse à la demande du public curieux de connaitre l’aquaculture, l’élevage du ouassous et la pisciculture. Le premier objectif était de proposer au public une visite pédagogique des installations.
Puis, des étangs ont été aménagés, des arbres plantés avec un souci permanent d’intégration harmonieuse aux somptueux paysages de la vallée des plaines, à Pointe Noire en Guadeloupe, au cœur de la côte sous le vent.
Guidés par l’idée que l’aquaculture pouvait être compatible avec le respect de la nature, l’équipe du Parc aquacole de Pointe Noire a su développer un savoir-faire unique pour élever ouassous, rougets créoles et loups caraïbes. Forts de leur expérience de 20 ans, de leur éthique et leurs convictions écocitoyennes, ils se sont délibérément orientés vers des méthodes de production propres et douces.
La visite commentée :
Après un tour d’horizon de la situation de l’aquaculture mondiale, vous découvrirez comment, à partir de la connaissance des cycles de vie, des caractéristiques comportementales et physiologiques, des modes de reproduction, ont été développées les techniques d’élevage.
Puis vous suivrez votre guide pour la visite de l’écloserie.
L’écloserie constitue le premier maillon de la chaine de production. Celle du Parc Aquacole de Pointe-Noire, la seule de Guadeloupe, est unique en son genre. Conçue au départ pour la production de post-larves de ouassous, elle a été adaptée pour devenir polyvalente. En effet elle produit les juvéniles de trois espèces : rougets créoles (tilapias), ouassous (chevrette/Macrobrachium ronsenbergii) et loups caraïbes (ombrine ocellée/Sciaenops ocellatus), dans trois milieux différents : eau douce, saumâtre, marine… C’est cette polyvalence et la maitrise complète des cycles de production de l’œuf à l’assiette qui font la singularité de notre entreprise.
L’élevage des ouassous
Les larves des ouassous, à peine plus grosses qu’une tête d’épingle, commencent à grandir dans l’eau saumâtre des estuaires, avant leur métamorphose et leur remontée dans la rivière. Cette vie larvaire en eau saumâtre impose une première phase d’élevage en écloserie. Pendant un mois, les larves sont nourries avec des artémias,une espèce de zooplancton qui répond à leurs besoins nutritionnels. Une fois métamorphosées, les post-larves sont transférées vers les étangs de grossissement. Devenus adultes, ils développent une structure sociale surprenante, dont il faut tenir compte dans la conduite d’élevage.
L’élevage du Rouget créole
Les rougets créoles (oreochromis niloticus) sont élevés, jusqu’à maintenant, en polyculture en association avec les ouassous, dans les étangs. Pour eux aussi tout démarre dans l’écloserie. Les mâles et les femelles y sont stabulés dans des bacs de reproduction. Les larves une fois récoltées, sont élevées en nurserie jusqu’à un poids qui autorise leur transfert en extérieur pour leur grossissement.
Un de nos objectifs pour les années à venir sera d’être acteurs du développement de l’aquaponie. Cette technique associe en symbiose : poissons, bactéries nitrifiantes et plantes. Elle permet de réduire les consommations d’eau et d’énergie dans les cycles de production, la production et les rejets de déchets dans la nature, et interdit toute utilisation de produits phytosanitaire ou médicamenteux. L’aquaponie, en minimisant les impacts environnementaux, constitue donc un mode de production vertueux, et un mode de production d’avenir.
Nous prévoyons prochainement la création d’un démonstrateur d’aquaponie qui nous permettra d’élever nos rougets créoles, en circuit fermé en association avec des plantes et légumes qui seront proposés dans les assiettes de notre table d’hôtes.
L’élevage du loup caraïbe (ombrine ocellée)
Les larves de loup caraïbe, à peine visibles à l’œil nu, ne peuvent au départ qu’être nourries avec des proies vivantes microscopiques. Pour garantir le nourrissage et la bonne croissance des larves, il faut donc en parallèle élever des rotifères, un type de zooplancton adapté aux besoins nutritionnels des larves. Il faut deux mois pour obtenir un alevin de 5 grammes, apte à être transféré vers la ferme marine, au large Pointe Noire, au large de la plage caraïbe et de la côte sous le vent de Guadeloupe. Cette ferme marine est unique en son genre.
Une fois en mer, les loups caraïbes atteindront le poids d’un kilo, au bout de 10 à 12 mois. Ils pourront alors être récoltés pour être distribués chez les meilleurs restaurateurs de Guadeloupe ou proposés aux particuliers.
OCEAN SAS, pionnière de l’aquaculture marine en Guadeloupe
OCEAN SAS est l’entreprise pionnière de l’aquaculture marine en Guadeloupe. En 2008, la houle ravageuse du cyclone Omar entrainait la perte de la totalité du poisson élevé. Après deux années de recherche, pour trouver des solutions technologiques pour limiter les risques de pertes de cheptel ou de casse sur les structures, un prototype innovant de cages immergeables, unique au monde, a été mis en place en 2011. Depuis l’équipe du Parc aquacole cherche à améliorer le système développé et a développé des partenariats avec la recherche (Ifremer).
Quantité et qualité font rarement bon ménage…C’est la recherche du juste équilibre entre environnement et production qui demeure au cœur des préoccupations quotidiennes de chacun. Ainsi, il faut accepter de s’autolimiter en termes de densité d’élevage.
Dans les étangs, se développent spontanément des microalgues, (le phytoplancton), qui leur donne leur couleur verte. Le phytoplancton, comme tout végétal, produit, grâce à la photosynthèse, l’oxygène indispensable à la vie des poissons et ouassous. C’est notre petite fabrique d’oxygène, qui fonctionne avec l’énergie lumineuse offerte par le soleil. En ajustant les quantités élevées à l’oxygène fourni par la photosynthèse, pas besoin d’avoir recours à une oxygénation artificielle couteuse en énergie génératrice de gaz à effet de serre.
Ce phytoplancton est également un formidable recycleur de déchets. En limitant les quantités élevées aux capacités d’épuration du phytoplancton, on ne rejette ni phosphates ni nitrates dans la nature, juste du plancton vivant.
La limitation des quantités élevées permet enfin de travailler sans aucun médicament, tout au long de nos cycles de production, ce qui demeure encore trop rare en élevage.
Adapter ses capacités de production à ce qui est supportable par l’environnement et non l’inverse: nous sommes bien là dans un cadre de développement durable! La contrepartie est d’accepter de produire en petites quantités.
L’un des deux seuls sites de production de ouassous de Guadeloupe
Le parc aquacole de Pointe Noire constitue l’un des deux seuls sites de production de ouassous de Guadeloupe, et au-delà de l’ensemble de l’outremer français !
Sa production artisanale ne saurait répondre à la demande massive de l’ile qui importe chaque année près de 700 tonnes de ouassous, principalement du Bangladesh, où les coûts de production sont probablement les plus bas de la planète et très inférieurs à ceux d’une région européenne comme la Guadeloupe. Comment tenir la compétition avec des pays tiers affranchis de la plupart des règles imposées aux producteurs de Guadeloupe ? Les différences de prix importantes entre produit local et produits importés sont liées aux différences de coûts de main d’œuvre, aux contraintes sanitaires et environnementales de notre règlementation dont peuvent s’affranchir les pays tiers… La traçabilité, la fraicheur, la qualité, le bilan carbone, devraient constituer des avantages concurrentiels. La situation est paradoxale : malgré l’importation massive à des prix impossibles à concurrencer, la demande en ouassous frais, de qualité, produit localement dans le respect de l’environnement est loin d’être satisfaite, faute de producteurs. Nous estimons qu’il y a de la place pour d’autres producteurs.
Après cette « belle leçon de choses » – pour reprendre le mot d’un de nos visiteurs- vous aurez certainement envie de passer aux travaux pratiques à notre table d’hôtes, pour apprécier la qualité des produits du parc aquacole. Nul doute que les parfums des ouassous flambés et des loups caraïbes échappés de la cuisine sauront vous mettre en appétit,. A moins que vous ne préfériez vous essayer vous-même aux recettes que nous vous fournirons avec les produits que vous pourrez acheter directement sur place, vente directe des produits de la ferme . Vous pourrez également repartir avec un beau T-shirt en souvenir de votre passage.